Enceinte de mon premier enfant,
j’étais déjà confiante quant aux capacités de Damien à être un papa dévoué.
Pour autant, j’avais à coeur de parvenir à l’inclure dans cette nouvelle famille que nous allions former.
Il me semblait fondamental de le laisser prendre pleinement sa place
et de parfois prendre les devants pour lui en attribuer une
afin de l’aider à créer un lien fort avec notre petit garçon.
Pendant la grossesse :
Il peut être parfois difficile pour un homme de prendre bien conscience du changement qui s’annonce lorsque sa compagne est enceinte. Pour lui, les choses sont évidemment plus abstraites que pour celle qui porte l’enfant en elle. Pour cette raison, et afin d’équilibrer un peu les choses durant ces mois où la future maman a la chance de sentir son enfant :
- Nous avons fait en sorte que Damien assiste à tous les rendez-vous médicaux (rendez-vous mensuels, échographies, etc.) qui lui ont permis de concrétiser un peu ce qui était en train de se passer.
- Nous avons choisi une préparation à la naissance dans laquelle la place du papa est centrale : l’haptonomie.
(J’y reviendrai dans un billet dédié, mais il s’agit d’une science de l’affectivité – souvent utilisée comme accompagnement à la naissance, et au delà – basée sur le lien que développe le futur bébé avec ses parents et sur la confiance mutuelle que l’on se fait. Elle prend pleinement en compte le trio papa-maman-bébé et permet, notamment, au papa d’entrer en « communication » avec son enfant par le biais du toucher.) L’haptonomie correspondait donc complètement à notre vision de la grossesse et de la parentalité. Elle s’est imposée comme une évidence dans la préparation à la naissance de nos deux enfants. - Nous avons discuté de nos envies (choix du prénom, …) et de ce que nous estimions primordial pour ce bébé à venir.
- Nous avons choisi ensemble tout ce qui touchait au bien-être et à la sécurité de notre bébé : literie, matériel de puériculture … (je suis restée décisionnaire sur la partie fringues et déco 😉 )
- Nous avons discuté ensemble de notre projet de naissance.
À la naissance de nos enfants :
Les naissances de nos enfants ont été de vrais moments de bonheur. Très vite, Damien s’est impliqué de manière remarquable, a dompté les quelques craintes qu’il pouvait avoir et s’est révélé un papa très présent.
- Il a assisté (et même un peu participé) à l’accouchement : il a accueilli nos enfants, coupé le cordon de Loulou (j’ai coupé celui de Chaton car il y tenait, après mon accouchement sans péri), accompagné la sage-femme pendant les premiers soins et les premières pesées de nos enfants, etc.
- Si j’ai fait les deux tout premiers peaux à peaux, il ne s’est pas privé de ces formidables moments de contacts (dès les salles de naissance et au delà).
- Il a porté, bercé, rassuré, câliné les enfants dès qu’il était présent, qu’ils aillent bien ou aient de petits bobos (comme pendant les coliques de Loulou par exemple). Ils ont ainsi bien compris que leur papa était là et les comprenait quoi qu’ils traversent. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que, dans les bras de Papa, ils étaient bien :
- J’ai essayé de rassurer Damien sur ses capacités de père et, (chose pas toujours facile quand on est épuisés mais primordiale je pense pour que chacun puisse prendre ses marques à sa façon), j’ai fait mon possible pour ne pas le juger ni le critiquer quand sa manière de faire pouvait être différente de la mienne.
- Nous avons tous les deux pratiqué le cododo avec nos jeunes bébés.
- J’ai essayé d’associer systématiquement Damien aux 1ères fois. En ce qui me concerne, je considérais que j’avais eu la chance de pouvoir porter, sentir bouger en moi, mettre au monde et allaiter nos enfants. Tout ceci à participer à la création d’un lien unique entre eux et moi. Il me semblait donc naturel de laisser toutes les 1ères fois à leur papa. C’est donc lui qui a donné : le premier bain à la maternité (puis le premier bain à la maison), le premier biberon, c’est lui qui a fait goûter les toutes premières cuillères de purées et compotes lors des diversifications alimentaires, etc.
- Même si j’ai allaité nos deux enfants, Damien s’est beaucoup levé la nuit : c’est lui qui a changé TOUTES les couches nocturnes de Chaton (ou presque) jusqu’à ce qu’il fasse ses nuits (c’est-à-dire vers ses 8 mois). En plus de développer un lien incontestable avec bébé, ça m’a clairement permis de me sentir soutenue (au milieu de toute cette fatigue accumulée par ces premiers mois difficiles) !
- Damien a utilisé l’écharpe de portage pendant nos balades. Nous n’avons acheté une poussette qu’aux 8 mois de Loulou, et dès que Damien était avec nous, c’est contre son coeur que les enfants se rassuraient, s’endormaient et se sentaient bien. Damien a tout autant aimé ce contact et cette proximité que les enfants ! (Moi, je craque devant les papas en écharpe, alors quand c’est mon homme …)
Et après :
Au bout de quelques semaines, les choses se sont faites de manière automatique. Et nous avons conservé quelques habitudes :
- Les mois qui ont suivi leurs naissances, Damien a continué à se charger de réaliser les soins (changes, bains, soins) et de donner leurs repas aux enfants (biberons du matin ou repas lorsqu’il ne travaillait pas …) afin de profiter de ces moments en tête à tête pour renforcer leurs relations. Ces moments rituels et privilégiés sont restés (notamment pour le bain) l’apanage de Papa dès qu’il est à la maison.
- Après les cododos des premières semaines, les enfants ont continué de partager des siestes avec leur papa.
- Les rituels du soir se font systématiquement avec Papa et Maman lorsque nous sommes tous les deux présents : nous lisons tous ensemble les histoires du soir et chantons les deux chansons.
- Et, pour finir, un truc particulier qui semble être la propriété de beaucoup de papas : les moments où l’on se grimpe dessus, fait les fous, rit, et se câline (plus ou moins brutalement) :
J’ai la chance d’avoir à la maison un mari qui prend son rôle de papa très à coeur et qui s’implique énormément pour nos enfants ! Les liens se sont donc, à chaque fois, mis en place très naturellement. Je finis donc cet article en remerciant Damien d’être un papa aussi présent, aimant et respectueux de ses enfants !!
J’aimerais beaucoup avoir vos retours sur les petites choses du quotidien (ou les grandes choses un peu extraordinaires aussi) que vous avez mises en place chez vous pour que les papas se sentent pleinement devenir papas.
Vous, papas, comment avez-vous trouvé votre place à l’arrivée de vos enfants ? Qu’auriez-vous, éventuellement, fait différemment ? Et vous, mamans, qu’avez-vous essayé d’insuffler ?
Laissez-moi des petits mots afin que nous partagions nos expériences ! (C’est aussi pour ça que je « blogue »).
À très vite,
Céline.
Je me retrouve bien évidemment dans plein de moments que tu partages.
Sans doute un peu moins présent pour toutes les premières fois mais n’ayant jamais eu ce besoin en moi d’y assister je ne le vois pas forcément comme une déception. D’ailleurs pour charrier ma femme à ce sujet dès qu’elle me raconte une « première fois » même de petites choses anodines, j’ai ma phrase toute fait qui fait toujours bien rire toute la famille : « Ah oui, je lui ai appris l’autre jour ! » suivi de mon aîné qui répond que c’était lui juste avant en fait ;o)
Après il y a sans doute plein de choses que j’aurais faites différemment mais j’aime à penser que le plus important était bien là : un amour inconditionnel, une volonté de toujours bien faire, une envie de les voir grandir et découvrir le monde.
Pour le cordon, j’avais été strict sur ma décision : je ne voulais pas le couper. J’ai horreur de réaliser que nous ne sommes que chair aussi bien quand je me blesse que quand je vois quelqu’un d’autre se blesser. Alors imaginer en plus devoir couper dans quelque chose d’organique, c’était bien trop me demander. Pourtant la symbolique était forte. Si forte qu’au moment même j’ai mis toutes mes craintes de côté et je l’ai fait. Et je ne le regrette pas :o)
Je te rejoins : l’essentiel est l’envie de faire du mieux possible. Tout le reste est secondaire.
Je ne suis pas sûre que le fait d’être celui qui accompagne nos enfants dans leurs premières fois ait été à ce point importante pour Damien : peut-être que ça l’était plus pour moi finalement (même si je pense qu’il était content d’y être associé) : dans mon esprit, c’était une manière d’équilibrer un peu les choses, mais comme tu le dis si bien, cela peut passer par plein d’autres petites attentions du quotidien.
Bravo d’avoir surmonté tes craintes pour le cordon ! J’imagine que tu n’as pas dû faire le malin pendant les accouchements alors … 😉
C’est drôle en lisant ton article à chaque fois je me disais « Ah oui Jérémy aussi. » Je crois qu’à part l’haptonomie on a vraiment procédé pareil sur tous les points pour la naissance de notre premier bébé. Tu as eu bien raison d’écrire cet article qui est important. On aurait tendance à mettre le papa de côté et c’est bien dommage.
Je pense que, malgré nos efforts, il est un peu de côté malgré tout. Ça n’est pas évident pour un papa de trouver sa place au milieu de cette relation fusionnelle nouvelle qui se crée. Mais, si on peut minimiser l' »exclusion » en essayant de mettre en place des petits trucs, c’est toujours ça de pris 😉 !
Merci pour ton passage par ici (et bon courage pour la fin de grossesse) !
Je nous retrouve dans pas mal des points que tu as énoncés ici.
J’ai eu une grossesse particulière et solitaire, comme expliqué dans ma présentation, du coup mon chéri a à peine pu participer aux échographies, j’ai fait la plupart de mes visites mensuelles seule. Il n’a pas vu grossir mon ventre, a rarement pu le caresser, et il n’a jamais eu la possibilité de sentir notre bébé bouger ! (Elle a commencé à se faire sentir après les vacances de toussaint, quand je suis retournée dans ma ville d’études. Du coup personne ne l’a jamais sentie à travers mon ventre !). On n’a également jamais eu de cours de préparation à la naissance, c’est dommage car je comptais là dessus pour créer le lien.
Du coup mi-décembre, quand bébé est née à six mois de grossesse, sans papa encore une fois, je me suis vraiment sentie mal pour lui, j’avais peur qu’il ne se sente pas père, qu’ils soient étrangers l’un pour l’autre.
Je me sentais tellement mal que le premier soir je me suis excusée auprès de lui !
Heureusement pendant la grossesse j’ai essayé de le tenir au maximum informé par appels, sms, photos de ventre… pour l’impliquer du mieux possible. Je crois même qu’il a fait une couvade à sa manière, à chaque fois que je lui disais que j’avais passé une nuit horrible à cause des nausées, il se retrouvait malade et nauséeux le lendemain.
Pendant la grossesse il s’est aussi investi en cherchant notre futur nid douillet, et en s’occupant des papiers d’inscription à l’hôpital (où je n’ai pas accouché en fin de compte mais c’est le geste qui compte).
Après la naissance brutale, je me suis beaucoup mise en retrait. J’avais cette même sensation que toi Celine, celle d’avoir assez profité et de devoir laisser la place. Mon chéri a eu le premier peau à peau (j’ai presque regretté ensuite quand mon tour a été repoussé de trois jours à cause des soucis de santé de ma fille!), il a eu le premier soin du visage, la première couche, les soins du cordon (moi ça me rebutait ce bout de chair morte, c’était plus fort que moi), le premier bain…
Quand père et fille s’endormaient en câlin à l’hôpital j’ai aussi pris soin de leur laisser de la place pour profiter l’un de l’autre, soit je partais tirer mon lait dans une autre pièce, soit je m’installais à côté d’eux pour les regarder dormir.
La seule expérience que je lui ai refusée catégoriquement c’était de monter dans l’avion avec notre fille quand elle a été rapatriée. Il n’y avait de place que pour un parent, et il était hors de question que ma fille de 1,5kg parte dans sa couveuse au dessus des nuages sans moi !
Par la suite quand on est enfin rentrés à la maison il a pu bénéficier d’un long congé qui tombait vraiment bien, du coup il a pu m’épauler dans les premiers jours sans sommeil. Je l’ai aussi poussé (littéralement poussé hors du lit à coups de pieds lol) à se responsabiliser lors des tétées de nuit.
Finalement malgré mes craintes du début, ils ont réussi à créer un superbe lien, plein d’amour, de siestes et de petits secrets partagés à deux.
(Et pour répondre à ta question, chez nous le premier bain et tous les suivants jusqu’à ce qu’elle tienne assise ont été pris dans une baignoire bébé, sur son pied, à hauteur parfaite pour mon dos. Je n’ai même pas envisagé l’évier, qui est pourtant bien large. Je préfère séparer les choses, la vaisselle dans l’évier, le bébé dans la salle de bain. Lol. En plus à bien y réfléchir, je pense qu’elle aurait eu trop froid dans l’évier de ma cuisine ouverte…)
Pour Chaton aussi, nous sommes passés directement à la baignoire 😉
C’est vraiment super que tu aies réussi à t' »effacer » à la naissance d’Eileen pour laisser le papa créer un lien avec votre puce. Étant donné ton parcours et son arrivée imprévue, c’est d’autant plus beau je trouve.
Finalement, aider le papa à prendre sa place, c’est avant tout dans notre tête, se sentir prête à partager ce petit être qui a vécu en nous avec son papa, et ce dès les premiers moments. Et ce que le papa a raté avant, c’est toujours rattrapable, la preuve !!
(Moi aussi, je suis une pro du coup de pied nocturne pour que le papa se lève 😉 ) !