À tous ceux qui recherchent un support pour expliquer aux enfants
qu’on n’est pas obligé de coller aux stéréotypes de genres
et qu’il est légitime, pour chacun, de faire ce qui lui plaît, voici une pépite.
Ceux qui me suivent depuis un moment savent que, parmi les sujets qui me tiennent à coeur, en matière d’éducation, se trouve le fait d’élever mes enfants de manière non genrée et de ne pas leur coller d’étiquettes.
Il me semble essentiel, en 2021, que nos enfants soient éduqués dans le respect de l’autre (sexe), qu’ils soient sensibilisés dès la naissance à la notion de consentement, qu’ils se sentent libres de pouvoir choisir les jeux, activités, sports qui leur plaisent. Il me semble essentiel qu’ils se sentent légitimes à porter du bleu comme du rose, à avoir les cheveux courts ou longs, à prendre la parole en public pour exprimer leur opinion, qu’ils s’estiment libres d’être sensibles et cascadeurs, câlins et dynamiques, timides et bruyants. Il me semble essentiel qu’ils puissent, chacun, exprimer leurs émotions et se sentir entendus, compris, soutenus quoi qu’ils traversent. Il me semble essentiel qu’ils prennent du plaisir à être qui ils sont, qui ils veulent devenir plutôt que d’être limités aux projections et stéréotypes dans lesquels leur famille, leurs amis ou la société veulent, bien trop souvent, les enfermer.
Notre rôle de parents est, il me semble, de les accompagner au mieux, loin des croyances limitantes avec lesquelles nous avons, nous-mêmes, grandi afin que leur génération soit enfin celle où l’égalité des sexes devienne la norme. Et comme les étiquettes reviennent aussitôt que l’on franchit la porte de sa maison (affiches publicitaires, livres, dessins animés, école, copains de classe, famille …), sachons apprécier lorsque nous trouvons des supports qui appuient notre discours auprès de nos enfants et qui nous / les accompagnent avec bienveillance. Ce livre, est, en ceci, une petite perle, je trouve.
Tout d’abord, le parti pris du livre est assez fort puisqu’il peut se lire dans les deux sens. Je m’explique : dès la couverture, nous constatons que le livre peut être manipulé en partant de la première comme de la quatrième de couverture. En le regardant, côté pile (ou face, selon celui que nous découvrons en premier 😉 ), nous remarquons un titre « Les filles peuvent le faire … aussi ! » avec, en guise d’illustration une petite fille déguisée en pirate, l’air conquérant, avec des cheveux en broussaille et une « blessure de guerre » sur la jambe. Nous pouvons alors ouvrir cet album et expliquer à nos enfants que tous les interdits implicites auxquels les filles sont soumises dès la cour de récréation sont « de fausses idées ». Ensuite, chaque double page insiste sur le fait qu’une fille peut aimer pratiquer des choses genrées quel que soit le sien (danse classique et football, vêtements à paillettes ou avec des dinosaures, contes de fées, histoires de monstres, jouer à la poupée ou avec des jeux de construction … bref, vous avez compris l’idée). L’histoire se termine en précisant que, dans la vie, chez soi, comme ailleurs, « tout est permis ! »
En retournant le livre et en l’ouvrant dans l’autre sens, nous découvrons alors son pendant masculin, « Les garçons peuvent le faire … aussi ! » avec une couverture sur laquelle un petit garçon portant un t-shirt rose danse avec concentration et délicatesse. Et, bien sûr, cette histoire, construite sur le même modèle que la première, explique à nos garçons qu’aimer les poupées, pleurer ou porter du rose est, non seulement, autorisé, mais normal. Ceux-ci peuvent pratiquer le judo et la danse, montrer leurs émotions, aimer s’occuper des animaux ou des bébés et vouloir sauver des gens, etc. Comme pour les filles, évidemment, « tout est permis ! »
Quel bonheur que ce livre de Sophie Gourion et Isabelle Maroger ! Ici, Loulou, 6 ans et demi, est, cette année, inscrit au judo et à la danse, il a presque toujours eu uniquement des copines et aimerait bien désormais avoir les cheveux plus longs. Il porte du rose comme du bleu, aime se déguiser en princesse, ce qui ne l’empêche pas d’adorer les jeux de construction. Ses choix et envies apparaissent clairement comme minoritaires par rapport aux garçons qui se trouvent à l’école avec lui. Mais le sont-ils réellement ou seraient-ils présents chez beaucoup de plus de petits garçons si leurs parents étaient à l’aise avec l’idée d’accompagner les envies de leurs enfants, fussent-elles différentes de leurs conceptions de ce qu’est censé représenter un petit garçon ?
Chaton, son petit frère, est aussi bien tenté par les cheveux longs. Il aime les animaux, les puzzles, grimper, courir, se salir, ce qui ne m’empêche pas d’adorer lire, pratiquer des loisirs créatifs et d’être très câlin. Et demain, chacun d’entre eux pourra passer à autre chose ou continuer à aimer ce qui les intéresse aujourd’hui, sans ce que cela ne soit un problème. En tous cas, pas pour nous. Je pense que ce livre, qui lutte contre les stéréotypes de genres fait du bien à tout le monde, que l’on se sente fidèle aux attentes implicites de la société, ou non. Il apprend aux enfants à accepter les différences qui existent, légitimement, entre individus et leur montre qu’ils ont le droit d’aimer ce qui n’intéresse pas forcément leurs copains. Bref, que chacun peut bien faire ce qu’il veut et être accepté pour ce qu’il est. Comme le disent si bien les auteures : « Tout est permis ! ».
Venez me dire en commentaire si vous appréciez ce genre de lectures et si vous connaissez d’autres livres pour enfants sur l’ouverture d’esprit et l’égalité des sexes. J’ai hâte de vous lire et d’échanger avec vous !
À très vite !
Céline.
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