Pour permettre à nos garçons de développer leur propre personnalité et éviter les stéréotypes, nous essayons de les élever de manière « asexuée ». Pourquoi ? Parce que nous pensons que la plupart des différences entre les sexes ne sont pas innées mais acquises et que nous croyons en l’égalité des sexes dans tous les domaines. Parce que nous sommes convaincus qu’au 21ème siècle, garçons comme filles partent gagnants dans la vie lorsqu’ils savent exprimer leurs émotions, font preuve de sensibilité et d’empathie, ont de fortes aptitudes à la communication, sont curieux de tout, sont sûrs d’eux et ambitieux et ont une vision respectueuse de l’autre sexe. Nous essayons donc d’encourager et de développer chacune de ces qualités chez nos deux garçons (même si, traditionnellement, certaines étaient plus prônées pour les filles et d’autres pour les garçons).

 

Ce que nous avons mis en place :

C’est pourquoi, avant même la naissance de Loulou, nous avons essayé de mettre en place certaines choses pour tendre vers cette éducation asexuée. Nous avons, par exemple, commencé par faire attention à ce que les couleurs de la chambre des enfants soient dans des couleurs neutres. Nous avons opté pour du pastel avec une dominance de jaune (et aussi du bleu, du rose, du gris et du noir et blanc).

 

 

Au quotidien, nous essayons aussi de leur montrer que les fonctions hommes / femmes sont interchangeables. C’est la raison pour laquelle je parle de « l’heure des parents » à l’école, de la dame ou du monsieur qui doit se trouver dans le camion de pompiers ou à la halte garderie. Ils voient qu’à la maison, papa et maman cuisinent, font les courses, passent l’aspirateur et jouent avec eux.

Nous les incitons depuis qu’ils tiennent debout, dans un souci d’autonomie, d’équité familiale mais aussi pour éviter des stéréotypes, à participer aux tâches ménagères (en nous aidant à passer l’aspirateur ou lancer une machine, en rangeant les courses ou en cuisinant avec nous, en mettant leurs vêtements au linge sale ou en participant au bricolage …)

Nous essayons également d’encourager les démonstrations d’affection de nos garçons et sommes les plus heureux du monde lorsqu’ils viennent nous faire des câlins, nous réclamer des bisous, nous dire qu’ils aiment fort tata ou que nous constatons qu’ils sont en train de se papouiller entre eux. C’est important pour nous car nous aimerions, qu’une fois adultes, ils soient des maris attentionnés et des papas aimants et démonstratifs envers leurs enfants.

Nous avons toujours été très vigilants à l’image que pouvaient leur renvoyer leurs livres (je passe littéralement des heures à les choisir, à vérifier que leurs contenus ne soient pas d’un autre âge, que les messages qu’ils contiennent soient en adéquation avec nos valeurs, et je vais jusqu’à lire les commentaires laissés par d’autres parents sur ces livres pour regarder ce qu’ils ont aimé et moins aimé).

Et évidemment, nous choisissons de leur offrir des jeux et jouets mixtes et asexués. Nos garçons ont toujours eu accès à des voitures, poupées, poussettes, balles, peluches, jeux de construction, activités manuelles variées, jeux d’imitation en tous genres (pour prendre plaisir à reproduire ce que font papa et maman : dînette, cuisine, atelier de bricolage, mallettes de docteur ou de coiffeur, etc.).

 

Limites constatées :

La difficulté de trouver dans le commerce des biens qui dépassent le clivage bleu / rose  :

Qu’est-ce qu’il est difficile, encore en 2017 (et même si les choses évoluent un peu), de trouver des jouets pour jeunes enfants qui ne soient ni bleu ni rose ! Pourquoi rester fixés sur ce code couleurs censé les définir ? La personnalité d’un enfant, son caractère, les émotions qu’il ressent, etc. ne se résument pourtant pas à son sexe ! Lorsque je ne trouve pas un jouet dans des couleurs neutres, j’essaie parfois de choisir la couleur censée représenter, stigmatiser l’autre sexe : une poupée habillée en bleu, une voiture rose … Qu’est-ce que c’est (encore) compliqué à trouver ! J’ai mis beaucoup de temps avant de trouver une cuisine neutre ou une poussette sympa non rose … (Tapez « poussette bébé jouet » sur Google image et vous allez être servis !)

Et je ne parle même pas des vêtements ; je pense que c’est encore pire ! La couleur dominante dans l’armoire de nos garçons est, vous l’aurez deviné, le bleu. Et comme vous l’avez compris, pas par choix, mais parce les marques continuent de proposer systématiquement du bleu aux petits garçons. Certes, désormais, nous avons parfois le choix entre bleu et une (voire deux) autre(s) couleur(s) – dans ce cas-là, nous prenons généralement l’autre, même si ça n’est pas une couleur que nous apprécions particulièrement, mais il est quasi mission impossible que le bleu ne figure pas parmi la palette.

 

Les réticences de certains proches : 

La plupart de nos amis et des membres de notre famille comprennent parfaitement les raisons de ce choix éducatif et ont globalement la même approche.

Cependant, nous constatons quand-même des réticences ouvertes de la part de certains proches de l’ancienne école qui ne comprennent tout simplement pas notre choix. Et d’autres, peut-être moins conscientes, mais qui font que, lorsque nous proposons une liste de cadeaux pour les anniversaires des enfants, les mallettes de coiffeur, la dînette ou les poupées ne sont jamais choisies.

 

Quand les garçons nous rappellent qu’ils sont des garçons

Finalement, nous avons constaté que nos bébés puis jeunes enfants ont grandi de manière assez asexuée. Notre Loulou de 3 ans prend toujours plaisir à dessiner de toutes les couleurs, ne rechigne pas à porter de temps en temps du rose, à jouer avec des poupées ou à simuler de bons petits plats avec la dînette. La plupart de ses copains sont, pour l’instant, des copines et ils trouvent des terrains d’entente en ce qui concerne les jeux. En revanche, nous avons parfois été surpris par le style avec lequel il joue. Il n’a que très rarement cajolé ses poupées ou joué à être leur papa ou leur grand frère. La plupart du temps, il prend plaisir à les habiller, déshabiller, et, (plus jeune) à les jeter.

Nous constatons que notre Chaton, deuxième garçon de la famille, est vraiment plus axé sur tout ce qui roule (notamment les voitures) que ne l’était son frère au même âge. Il a besoin de plus bouger, de grimper partout et son exploration passe beaucoup par le mouvement et l’action. Il joue à faire rouler n’importe quoi (même une brique de Duplo devient, entre ses mains d’enfant de 16 mois, une voiture).

Et nous voyons bien que leur façon de se comporter l’un envers l’autre est très brusque, qu’ils apprécient le contact de l’autre, ses câlins mais qu’ils trouvent ça encore plus drôle s’ils peuvent s’écraser, jouer à être le rouleau compresseur de l’autre, etc. Mamans de filles, dîtes-moi : vos filles font-elles pareil ?

 

 

Il est donc passionnant de se poser question de la part de l’inné et de l’acquis dans nos comportements « sexués ». En ce qui me concerne, je pense donc, qu’il existe, tout de même, à la naissance, de petites différences comportementales entre les sexes, mais qu’elles sont minimes et ne cessent ensuite de s’accroître en fonction de l’éducation que l’on reçoit, de la société dans laquelle on vit et des expériences que nous faisons.

Et vous, qu’en pensez-vous ? Avez-vous fait le même choix ? Si oui, comment faîtes-vous pour préserver ou entretenir ça ?

Merci par avance pour votre partage d’expérience !

A très vite,

Céline.